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Je ne sais pas pour vous, mais moi, à l’approche de Noël, des questions viennent m’assaillir. Il en est ainsi à chaque année, invariablement. Je me demande si je suis bien alignée sur mon X, si je dois focaliser mon attention sur certaines choses et si je dois lâcher prise sur d’autres. La réflexion dure quelques semaines durant lesquelles je torture mon esprit sainement. Je m’oblige à faire un bilan et à me remettre en question. Pourquoi? Parce que j’ai vu tant de gens réussir puis se planter royalement. Monter très haut et dégringoler de leur piédestal sans comprendre ce qui leur était arrivé.
Ceux qui ont connu la gloire, qui ont chûté, qui ont fait un bilan et qui ont fait des apprentissages sains se sont relevés. Les autres sont restés au sol, meurtris. Mon ami Gaston Fortin, président de l’Association de karaté shotokan, dit toujours que de ne pas réussir un examen de karaté, ce n’est pas un échec. L’échec, c’est de ne pas se relever. Alors, à chaque année, je fais un bilan pour voir ce que je peux améliorer, ce qui est mal aligné, ce qui n’est pas optimal. Je n’aime pas pas toujours le fruit de mes réflexions. Je résiste parfois à ce que je vois, mais je me rappelle qu’il faut se relever.
Les réflexions nécessaires
À chaque année, j’utilise un nouvelle méthode. Pourquoi? Parce que si je prends toujours le même modus operandi, mon cerveau va chercher des raccourcis. C’est humain et c’est inconscient. Je le sais. Cette année, j’ai donc choisi de fonctionner en suivant une formation (et oui, une autre) qui m’oblige à me redemander quelles sont réellement mes passions. Le hic, c’est que j’ai une foule d’intérêts différents et plusieurs passions. Je suis une multi-potentielle. C’est pire… parce qu’il faut choisir et prioriser!
Quand on est en affaires, il arrive souvent que l’on fasse des choix «raisonnables», ceux qui ont le plus de chances de rapporter de l’argent dans le compte de banque. Le hic, c’est que si on n’écoute pas nos passions, elles risquent de s’éteindre. Pour se protéger de l’ennui, l’inconscient nous joue alors des tours : il sabote le confort pour nous obliger à revenir vers ce qui met des étoiles dans nos yeux (pour reprendre l’expression de François Lemay). Une bonne réflexion est donc bénéfique et nécessaire.
Les sabotages
Or, même si on écoute ses passions, même si on plonge tête première dans ce qui nous allume réellement, ça n’est pas gagné. Si on ne prend pas le temps de soigner nos blessures intérieures, si on n’est pas conscient des mécanismes d’auto-sabotage qui s’enclenchent (et nous en avons tous), on va frapper un mur… solidement! J’ai mis des années à comprendre quelles blessures je portais. Et quand j’ai fini par admettre que cela existait réellement, j’ai pu alors constater quels comportements j’adoptais et qui me nuisaient.
J’ai mis 10 ans à travailler 3 blessures en particulier qui me donnaient beaucoup de fil à retordre. J’ai suivi plusieurs formations dont certaines avec François Lemay, Patrick Leroux, Martin Latulippe, Max Piccinini et Sylvain Carufel pour me libérer de ce fardeau. Et puis, un jour, des comportements inattendus ont fait surface. Des façons de réfléchir que je ne reconnaissais pas et que je n’aimais pas. François Lemay avait pris la peine de dire que lorsque l’on se libère des blessures qui sont en surface, de plus vieilles remontent et se manifestent. Il avait tellement raison.
C’est en discutant avec mon amie Chantal Brault, une experte en relations, que j’ai pu verbaliser mon inconfort. Chantal m’a retourné un questionnaire sur les blessures et les résultats m’ont jetée par terre. Les 3 blessures tant travaillées pendant 10 ans n’étaient presque plus visibles, mais une nouvelle se démarquait. Or, cette blessure venait brouiller mon bilan d’affaires. Elle interférait dans mes réflexions. Elle bloquait ma créativité et m’empêchait de rêver, d’oser et d’agir comme dirait si bien Vicky Marchand, directrice de Femmesssor Laurentides.
En karaté, on dit qu’il faut affronter nos démons. Le mien, je le trouvais pas mal gros.
Le combat intérieur
Pendant des mois, j’ai pris conscience de mes réflexions, de mes pensées négatives, de mes nouveaux mécanismes d’auto-sabotage. Ce n’était pas très beau à voir. Mais j’ai pris le temps de m’accueillir à chaque fois au lieu de porter un jugement sur mes réactions et de me taper sur la tête. Quand l’auto-critique revenait, je l’arrêtais avec le plus de bienveillance possible. Et croyez-moi, ce n’était pas de la tarte! Je me suis parlée tant de fois. Je me suis calmée. Je me suis réconfortée.
Il y a quelques années, j’avais dit à mon conjoint que j’aurais aimé avoir une 2e Annabelle qui aurait su quoi me dire dans certaines situations. Si j’avais pu trouver une machine à remonter le temps, je serais aller me voir moi-même plus jeune pour me dire ce que je dis aujourd’hui à mes clients qui vivent des situations vraiment merdiques.
Alors pendant ce mois ce torture mentale, j’ai fait appel à toutes mes ressources intérieures. Je savais que je devais passer par là. J’étais dans cette caverne que Luke Skywalker doit traverser. J’étais dans ce brouillard épais où on ne voit plus la route et où la panique monte rapidement. J’ai fait appel à ma propre sagesse pour me retrouver mon chemin. J’ai utiliser mes garde-fous : mon conjoint, mes amis proches, un des masterminds dont je fais partie. Et j’ai poussé plus loin la réflexion.
Conclusion
Aujourd’hui, avec le recul, je trouve encore que le démon à affronter était énorme, mais je suis contente de constater l’application de tant de notions apprises ces dernières années sur la bienveillance, la gratitude, le lâcher-prise, l’accueil et l’acceptation de soi. Un combat intérieur est d’abord et avant tout un moment propice de reconnexion à soi.
Suggestion de lecture : L’ange-gardien du samouraï
Namaste!!!
Annabelle Boyer, CRHA, M.Sc. Administration Développement organisationnel, génagogue
Analyste du langage corporel et du comportement manipulateur