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L’observation du non-verbal peut sembler facile, mais en situation réelle, il en est tout autrement parce que l’œil n’est pas habitué à discerner les items et les gens ne savent pas quoi regarder. Débutons donc avec des éléments de base. Au cours des prochaines semaines, notez votre position assise lors des réunions, des activités de réseautage, des discussions entre amis. Observez aussi la posture de vos collègues, de vos proches. Votre corps était-il penché vers l’avant, vers le côté ou vers l’arrière? Vos jambes sont-elles croisées et, si oui, vers votre interlocuteur de gauche, de droite ou vers la porte? Comment sont placées vos mains : appuyées sur les bras du fauteuil, les doigts entrelacés, les poings fermés?
L’observation
Ne faites qu’observer, sans chercher d’interprétation. Il n’y a pas suffisamment d’éléments pour que votre analyse soit fiable. L’objectif est seulement de vous faire prendre conscience des changements de votre corps et à quel moment vous changez de position. C’est ça qui est intéressant. Regardez l’ensemble du corps. En apparence anodine, la posture générale est une clé très utile. En effet, la façon de se tenir sur une chaise ou debout lors d’une conversation traduit bien l’attitude intérieure d’un individu.
Les règles de lecture
Lorsque l’on regarde le corps tout entier, il y a des règles de lecture. Le corps présente-il des indices d’hypertonie ou d’hypotonie? Sommes-nous dans une situation d’émotions positives ou négatives? Y a-t-il une émotion ou un état corporel? L’interlocuteur est-il expressif ou pas? Ensuite, où se situe la zone de l’ego? La zone de l’ego se situe au niveau de la poitrine. Elle permet de voir la volonté d’interaction avec l’autre. Globalement, un ego qui s’avance traduit une volonté d’interagir avec l’autre alors que, s’il glisse vers l’arrière, cela signifie le besoin de se retirer de l’échange, de la situation, de la relation.
Les biais d’interprétation
Plusieurs biais d’interprétation guettent l’observateur à son insu. Issus souvent de croyances, de l’éducation, d’expériences passées, ils viennent interférer dans notre jugement et teintent nos hypothèses. Ils nous font faire confiance aux gens que nous connaissons. Par leur action, nous avons tendance à douter des gens qui ont l’air bizarre ou, au contraire, trop parfait. Il existe plusieurs biais et nous en avons tous. Il est donc important d’en prendre conscience, de les identifier pour mieux les contrer.
Qui plus est, notre humeur vient aussi nous jouer des tours. Lorsque nous sommes en colère contre quelqu’un de proche de nous, la rancune nous amène souvent à voir du mensonge, du mépris ou de l’irrespect chez les autres alors qu’il s’agit plutôt de malaise, de surprise, d’incompréhension de leur part face à notre comportement.
La pratique
Évidemment, comme le non-verbal réagit à tout ce qui traverse l’esprit, y compris les pensées très furtives, ça fait énormément d’éléments à observer et à analyser, une vingtaine par image en moyenne. Comme toute expertise, ça demande du temps, de la pratique, des efforts et beaucoup de détermination pour se développer. Il ne faut donc pas se décourager si, au début, on ne parvient pas à regarder et à enregistrer simultanément les items. L’important est d’abord de commencer à porter attention. Et votre corps parle tout autant que celui de vos collègues !
Suggestion de lecture : L’ABC du non-verbal en amour
Namaste!!!
Annabelle Boyer, CRHA, M.Sc. Administration Développement organisationnel, synergologue, génagogue
Analyste du langage corporel et du comportement manipulateur